« Est-il justifié de donner systématiquement du propylène glycol aux vaches ? Cela me coûte plus de 5 000 euros par an pour 75 têtes ? »
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Avec l'apparition des pompes à propylène sur les dac ou robots de traite, la distribution de ce produit s'est systématisée. Les coûts peuvent grimper si la distribution se prolonge (jusqu'à l'IA, par exemple).
POURQUOI UTILISER DU MPG ? En début de lactation, la mobilisation des réserves entraîne une libération d'acides gras. Leur transformation en énergie (ATP) par le foie (cycle de Krebs) exige du glucose. Une combustion incomplète des acides gras (par manque de glucose ou en cas de dysfonctionnement du foie) provoque la production de corps cétoniques. Le propylène glycol, précurseur de glucose, entre dans le cycle et permet la combustion complète des acides gras en énergie (ATP).
AVANT D'UTILISER DU PROPYLÈNE GLYCOL... Il convient d'abord de maîtriser la phase de transition.
- Surveiller les vaches en fin de lactation pour éviter l'engraissement : les rations mélangées et les lactations longues augmentent le risque.
- Pas de vaches grasses au vêlage car elles mobilisent rapidement leurs réserves et leur ingestion est pénalisée : viser une note de 3 à 3,2. Pour optimiser l'ingestion et le fonctionnement de la flore en début de lactation, prévoir une phase de préparation de trois semaines (avec les fourrages et concentrés distribués en début de lactation, rationnés et équilibrés en énergie/azote).
- Une ration concentrée en énergie en début de lactation (0,95 UFL/kg de MS) permet de produire de l'acide propionique (C3), fournisseur de glucose ; cela passe par un apport d'amidon, sans excès pour ne pas risquer l'acidose.
- Une distribution des fourrages à volonté et des concentrés adaptés à la ration.
- Attention à la compétition entre les vaches (pour les primipares notamment).
RAISONNER L'APPORT DE PROPYLÈNE GLYCOL... Si les étapes précédentes sont maîtrisées, le propylène glycol peut apporter une sécurité complémentaire, notamment sur les fortes productrices en début de lactation. Pour raisonner la distribution du propylène glycol, il est conseillé de se baser sur des indicateurs en début de lactation, comme par exemple Céto'Détect (fondé sur des analyses de lait permettant de déterminer l'intensité des acétonémies). Si toutes les vaches reçoivent du propylène glycol pendant cinquante à soixante jours et que l'indicateur est au vert, il sera possible de réduire la période de distribution (en continuant de surveiller l'indicateur). Le choix du produit est important : l'administration d'un produit « pur » est moins onéreuse, mais attention à l'appétence. La forme liquide est intéressante car plus concentrée en matière active que des produits granulés qui dosent autour de 50 à 60 % de propylène glycol. En cas d'utilisation préventive à l'échelle du troupeau avec un produit liquide, concentré à 90-95 % (éventuellement un arôme pour sécuriser l'appétence), ciblé pendant trois semaines et à la dose de 200-250 ml/jour ; pour 75 vaches, le coût est de 900-1 000 €/an. On peut ensuite traiter individuellement les fortes productrices et celles qui ont beaucoup maigri.
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